Introduction to French Linguistics I Introduction to French Linguistics I
2005 background Christian Guilbault
Simon Fraser University
  La Phonologie

link 4.0 Introduction
link 4.1 Définition de la phonologie
link 4.2 Notion de phonème
link 4.3 Phonèmes ou variantes contextuelles?
link 4.4 Le cas des voyelles moyennes de français méridional
link 4.5 Les voyelles d'aperture moyenne du français dit "standardisé"
link 4.6 Perte d’une opposition en français standard
link 4.7 Structure syllabique
link 4.8 Un troisième type de variante phonétique : les variantes libres
link 4.9 Notion de système phonologique
link 4.10 Prosodie du français
link 4.11 Quelques définitions
link 4.12 À retenir
link 4.13 Exercices supplémentaires

new window Schéma général de la résolution d'un problème en phonologie

Christian Guilbault

4.2 Notion de phonème

Le but premier dans une analyse phonologique est d’identifier les sons qui créent des distinctions de sens. Pour ce faire, il faut mettre en relation la forme et le signifié des formes. En d’autres mots, nous cherchons à déterminer si les différences sémantiques sont causées par des différences phonétiques.

Par exemple, en français, nous pouvons mettre en opposition les formes « pont » et « bon ». Nous savons que les deux mots ont une définition différente et que leur transcription phonétique diffère par un seul son (un [p] et un [b] respectivement) :

pont_bon

En conséquence, nous pouvons affirmer que ces deux sons, [p] et un [b], sont des PHONÈMES DISTINCTS.

Nous appelons une paire minimale, une paire de mots dont :
a) le signifiant ne diffère que par un phonème, et
b) le signifié est différent,

Dès que nous trouvons une paire minimale, il nous est possible d’affirmer que nous avons des phonèmes, et non seulement des sons dans une langue particulière. Une démarche similaire pour toutes les voyelles du français nous permet d’identifier les 16 phonèmes du français standard. Le procédé par lequel nous pouvons trouver des paires minimales implique une substitution de sons ([p] et [b] par exemple suivi de "-ont") dans un même environnement. Ce procédé s'appelle la commutation.

Le phonème sera donc défini comme étant une UNITÉ MINIMALE DISTINCTIVE. Il représente l’unité d’analyse en phonologie. Il s’agit en fait d’un son qui a une réalité psychologique, qui est reconnu comme appartenant à une catégorie renfermant toute une série de sons prononcés avec de petites variations acoustiques qui sont considérées comme négligeables. Par exemple, nous pouvons imaginer de prononcer le mot « phonologie » 50 fois. Durant toutes ces répétitions, les « p » que nous produirons en début de mot ne seront jamais complètement identiques acoustiquement. Ils diffèreront en terme de durée et d’intensité par exemple (et en termes d’autres indices acoustiques aussi). Néanmoins, toutes ces variations sont minimes et tous les locuteurs du français reconnaîtront un « p » tel que nous les produisons en français. En d’autres mots, nous entendrons le phonème /p/ malgré les différences acoustiques.

Les oppositions par paires minimales permettent d’affirmer qu’une paire de sons est significative, ou qu’elle crée des différences de sens. En conséquence, elle doit faire partie du système des sons de cette langue.

Par exemple, nous avons identifié, pour le français canadien, tel que présenté dans les cours précédents, les voyelles et les consonnes suivantes :

Voy-ConsFC

Parmi tous ces sons que nous avons utilisés dans la description du français, il est légitime de se demander lesquels font partie du système phonologique du français canadien.

L’inventaire des sons d’une langue, que l’on appelle phonèmes, se fait à l’aide de paires minimales. Une paire minimale fait un lien entre les oppositions de sons et les oppositions de sens.

window Exercice #1 : trouver les paires minimales
window Réponses de l’exercice #1
window Exercice #2 : oppositions en paires minimales
(venir me voir pour la correction de vos paires minimales)

 

 
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